Pourquoi avoir choisi cette destination ?
A un millier de kilomètres au nord ouest de l’Australie se trouve l’Indonésie. Plus grand archipel au monde avec ses 17 500 îles, partagé entre l’Asie et l’Océanie, il est aussi le plus grand pays musulman.
Je voulais partir loin, très loin. Bali me faisait rêver et de fil en aiguille, je me suis intéressé à ce pays. Les activités ne manquent pas : snorkeling, plongée, treks, visite de temples magnifiques, ascensions de volcans, sorties… il y avait de quoi faire.
Avec un vol partant de Francfort en Allemagne jusqu’à Bangkok (environ 700 € avec Emirates) où je faisais escale quelques jours pour retrouver des amis, je partais ensuite vers Jakarta avec Air Asia (60 € environ), qui est l’une de mes compagnies asiatiques préférées.
Conditions du voyage :
Je partais seul en Indonésie en mode backpacker, gros sac à dos que je m’étais acheté pour l’occasion. Après avoir payé mon visa in arrival* de 35 US$ à l'aéroport, j’arrivais dans la capitale indonésienne. La traversée de Java d’ouest en est s’est faite en avion et en bus. Le scooter était le moyen de locomotion que j'ai privilégié à Bali.
Impressions :
JAKARTA
Jour J et J+1 : Il est déjà 22h30 quand j'arrive à mon Bed & breakfast (Tomang B&B), une petite maison accolée dans un lotissement. Je sonne et une jeune femme m'ouvre la porte. Elle ne parle pas un mot d'anglais mais finalement, j'arrive à me faire comprendre. Elle me montre ma chambre et me donne les clés. Bon, mon nouveau challenge sera de trouver maintenant quelque chose à manger et ce n'est pas gagné : l'endroit est isolé, il est tard et je ne sais pas vraiment où j'ai mis les pieds. Alors que je m'aventure à l’extérieur, j'aperçois un groupe de jeune en train de discuter et de rire à coté de leur scooter. Je demande à l'un d’entre eux s'ils connaissent un endroit où je pourrais me restaurer. Il me répond alors que c'est difficile maintenant mais qu'il connait un endroit qui pourrait faire l'affaire. Il me propose de monter sur son scooter, il m'y emmènera.
J'arrive
devant le Jakarta History Museum, prends quelques photos et me retrouve le centre d’intérêt d'un groupe d'indonésiens : on veut à tout prix me prendre en photo... et ce qui ne devait être qu'une
photo devient une série interminable de photos, il ne manquait plus que la dédicace ! Au bout d'un moment, je décide d'arrêter de me prendre pour une star de cinéma. Ce moment surprenant aura en
tout cas pour moi l'occasion de faire la connaissance d'un groupe d'étudiantes dont l'une qui semble être la meneuse. Elle part très bien l'anglais et semble vraiment être ouverte au monde
extérieur. Nous marchons ensemble, discutons de nos vies respectives et me propose de nous retrouver un peu plus tard, l'occasion pour moi de manger un petit quelque chose.
Nous nous retrouvons deux heures après, me dit alors qu'elle doit passer chez elle pour se changer et me propose de l'accompagner, j'acquiesce. Après plus d'une heure de trajet en tramway puis en bus local, je découvre une maison simple et jolie, accolée à plusieurs autres. Elle me montre une pièce et m'invite à m'assoir sur un tapis gigantesque, réalisant que je suis dans la salle de prière. Revenant avec différentes assiettes, sa mère et quelques amis nous rejoignent devant ce repas composé d'une soupe garnie de viandes, de fruits et de gâteaux. Je suis surpris mais je déguste ce petit festin avec plaisir. Sa sœur, très timide, reste en retrait, se cachant derrière une porte et rigolant à chaque fois que je me tourne vers elle. La gentillesse des indonésiens n'est pas un mythe et je sais que je suis en train de vivre un moment exceptionnel !
Après avoir fait mes adieux avec la famille et les amis, nous repartons vers le Taman Indonesia Indah où je découvre différents musées entourés de sculptures magnifiques. Après quelques heures de visite, je m’apprête à retourner dans mon B&B. J'avais entendu dire que la capitale indonésienne ne valait pas la peine d'être visitée mais j'ai trouvé une ville très chaleureuse et remplie d'histoire.
YOGYAKARTA
Jour J+2 et J+3 : Si Jakarta est le pouls économique et industriel de l’île de Java, Yogyakarta, centre de l’art classique javanais et de la culture traditionnelle, est son âme. Arrivé aux abords de l'avenue Marlioboro par le bus de ville depuis l'aéroport, je déambule avec mes sacs à dos, à la recherche d'un coin pour me restaurer. Je m'imprègne de l’énergie de la ville, déchirée entre tradition et modernité. Au fil de mon séjour, je découvre les cybercafés, les mosquées, les centres d’achats, les ruines de temples bouddhistes et hindous, les palaces, les embouteillages, les rituels, l’art batik, les universités, le doux son des gamelans mélangé à celui des klaxons.
La ville est parsemée de warungs, ces petits restos locaux et échoppes de street food servant de délicieuses spécialités javanaises à toutes heures de la journée, à s’en lécher les doigts. Le Sego Kucing, le Nasi Rawon ou le fameux Mie Goreng disponibles un peu partout, ou bien encore le Gudeg, un plat typique de Yogya servi au Gudeg Pawon sur Jl. Janturan seulement de 10h à midi sont à eux seuls une vitrine de l'art culinaire javanais. Bon appétit !
La ville regorge de boutiques entassées les unes sur les autres, des vêtements, des bijoux, de l’artisanat, tout et n’importe quoi, il y a des preneurs.
Au détour du grand marché de Beringharjo sur la rue Malioboro, sorte de bazar géant, je me fais accoster par un homme parlant très bien le français, à croire que j'avais une tête de français. Il me demande si je suis déjà allé dans un batik, boutique de confection d'art, de textile ou de peintures et devant mon intérêt, il me propose de m'appeler un taxi pour m'y emmener. Et là, on se rend compte qu'il y a bien deux tarifs de taxis, celui des locaux et celui des touristes, le prix de ma course est au moins divisé par 4 et ne représente plus grand chose à vrai dire. Pour les non connaisseurs, il sera difficile de différencier le vrai du faux batik et il y a beaucoup d’attrapes-touristes surtout dans les ateliers entourant les principaux sites touristiques comme le Kraton et le water palace. Après un petit cours sur la confection de leurs toiles, je repartirai finalement par un napperon tissé à la main.
Pour une bonne immersion culturelle, il y a aussi le marché aux oiseaux Sendratari Ramayana, le marché de Prawitotaman ou encore le marché de Demanangan au sud de la ville si la circulation infernale ne vous décourage pas. Oui, vous allez très vite vous rendre compte que pour une si petite ville, il est parfois tortueux de se déplacer à cause des embouteillages.
Jour J+4 - Le Kraton : La résidence du sultan, le palace de Kraton, est l’attraction principale se situant au cœur de la ville. Après avoir loué les services d’un tuk-tuk qui me servira de chauffeur et de guide pendant toute la journée, je pars à l’exploration de cette gigantesque propriété royale pour la modique somme de 12 000 IDR (1 €). J'emprunte l’entrée située à l’arrière après l’horloge pour éviter les rabatteurs et je me perds alors dans les méandres du palais et de ses jardins sous l’œil attentif des gardes, car le sultan et sa famille y habitent encore. Le mieux est encore d'éviter de venir un vendredi, jour de la prière afin de pouvoir assister à des spectacles de danse et de musique aux alentours de 9-10h du matin. Il y a des guides sur place (assez insistants) qui peuvent vous aider à déchiffrer tout ça mais n’oubliez pas de bien négocier les prix ou de décliner leurs services de manière ferme mais polie.
La visite effectuée, je retourne vers mon taxi qui m’emmènera alors vers le Water Palace.
Yogyakarta est le point de départ vers de nombreuses excursions de plusieurs jours vers des endroits aussi majestueux que remplis d'histoire. Je décide d'en faire une qui me fera traverser Java d'ouest en est.
Jour J+5 - Le temple de Borobudur : Le réveil retentit à 2h45 du matin. C’est dans un réveil douloureux que je me lève mais je sais que je ne vais pas le regretter. Je pars à 3h du matin en minubus pour assister à l'un des plus majestueux lever de soleil au monde du haut du célèbre temple Borobudur, site spirituel inscrit dans le patrimoine mondial de l’Unesco, et joyau de l’île de Java en Indonésie. Les premiers rayons de soleil font apparaitre une architecture très complexe et magnifique, l'un des premiers rêves éveillés de mon séjour en Indonésie.
Assister au lever de soleil au temple est un moment tant privilégié qu'il est bon de prendre un peu de temps pour soi pour méditer et s'imprégner de toute l’énergie positive qui émane de cet endroit sacré.
Jour J+6 - Le mont Bromo :
Après avoir découvert le centre de Java, je me dirige vers l’est de l’ile pour explorer deux des 45 volcans actifs que compte Java : le Bromo et le Kawah Ijen. Java est parsemée de volcans qui défilent les uns après les autres à l’horizon lors de la traversée de l’ile. L’ile est très densément peuplée et les pentes des volcans sont cultivées et habitées … du coup les volcans sont surveillés de près. Ici, le volcan est un peu traité comme une divinité qui offre des terres fertiles même s’il fait des caprices, et finalement, les gens semblent vivre à côté d’une bombe à retardement en toute fatalité et sans réelle peur.
Le Bromo, avec son magnifique cratère et ses panoramas inégalés sur ses voisins, est mon premier arrêt. Ce jour là, je me lève à 3h du matin pour prendre le 4x4 qui m'attend. Et au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude, je me dis que j'aurais du prendre un vêtement plus chaud. Après les chaleur étouffante de Jakarta, me voilà confronté à la fraicheur d'une nuit en montagne. Une fois arrivés, le petit périple continue à pieds. Quelques rabatteurs proposent des vestes chaudes le long du trajet pour 1 € que je prends sans hésiter, je me dis que je ne dois pas être le seul à avoir la tête en l'air. Il est un peu plus de 4h quand nous arrivons au sommet. Je ne vois pas grand chose et je ne sais même pas si je vais arriver à faire quelques photos sans flash et sans pied photo. Les premiers rayons de soleil sur les volcans et les premières photos prises finiront par me rassurer. Ce jour-là, la vue sur la caldera, le Bromo et le Semeru au loin qui fume, est juste incroyable, c’est un paysage lunaire.
Aux alentours de 6h30, nous partons aux abords du mont Bromo, d'abord en 4x4 puis à pieds jusqu'aux hauteurs du volcan. La montée est très difficile car les vapeurs de soufre se font beaucoup sentir, il est très difficile de respirer normalement. Certaines personnes n'arriveront d'ailleurs pas à faire l'ascension du volcan avec ces difficultés à respirer. Équipé d'un masque qui me sera surtout d'un secours psychologique je pense, j'arrive enfin au dessus du cratère Le volcan fume encore et les vapeurs de soufre de plus en plus dérangeantes, je rebrousse chemin. Vive la douche, un petit déjeuner copieux et direction notre deuxième étape le Kawah Ijen, à plus de 220 km à l'est du mont Bromo.
Jour J+7 - Le mont Kawah ljen :
La route est longue jusqu’au pied du Kawah Ijen situé aux portes de Bali car à Java la circulation est intense et folle… nous mettrons presque la journée pour arriver dans notre sympathique hôtel en bord de rizières !
Accompagné d'un autre français et d'une espagnole, nous quittons l'hôtel pour aller faire un tour et essayer de profiter au maximum de ces paysages magnifiques. Nous verrons ainsi en seulement moins de deux heures une cascade magnifique de plusieurs dizaines de mètres, des bains bouillonnants où quelques javanais se prélassent et une fabrique de café artisanal. De retour, nous prenons chacun une bière locale et nous nous préparons à manger lors d'un buffet prévu pour l'occasion. Il est 23h quand nous allons nous coucher... ah oui, petite chose à savoir, le départ pour l'ascension du volcan Ljen est à 1h du matin !
Ce n'est pas en pleine forme que nous quittons l’hôtel vers le mont lJen mais l'excitation est là, nous savons que nous allons vivre quelque chose d'exceptionnel ! L'ascension se fera donc de nuit, éclairés par des lampes torches ou des téléphones portables. L'ascension durera plusieurs heures avec un dénivelé de plus de 1 000 mètres.
Nous arrivons au sommet du volcan où un panneau nous interdit l'accès. Il semble en fait que les interdictions se font et se défont. Notre groupe, comme d'autres groupes devant et derrière nous continuera notre chemin.
La difficulté vient surtout du fait que la pente est raide et qu'il fait complètement nuit. Heureusement, les faisceaux de lampes font office de balisage lumineux. J'entends qu'un français s'est tué quelques semaines auparavant, ça motive encore plus à bien faire attention.
Arrivé en bas du cratère, nous avons un spectacle magnifique de flammes bleues qui dansent. Ce phénomène, que l'on ne peut observer que dans 2 volcans au monde (l'autre est en Islande) se produit par l'inflammation du gaz de soufre sortant de terre, au contact de l'oxygène. Il ne peut d'ailleurs être vu que pendant la nuit.
Dès la descente et à force de faire des photos, de rechercher le meilleur point de vue, ça fait déjà un bon moment que j'ai perdu la trace de mon groupe. Je n'ai aucune notion du temps et je me décide de remonter alors que le jour commence tout doucement à faire son apparition.
Je me retrouve en haut du cratère à ne pas savoir où aller, il n'y a plus personne autour de moi, je suis seul.................. Je rencontre un anglais, lui aussi seul, on sympathise et on continue dans la même direction. Même perdus, c'est plus sympa à deux ! Nous arrivons alors sur un magnifique point de vue vers le volcan et sur un lac de souffre liquide, à la couleur bleue turquoise. Cette scène, éclairée par la lumière rasante venant de derrière les montagnes, est tout simplement magnifique. Tiens, je reconnais quelqu'un de mon groupe, je suis sauvé !!
Le Kawah Ijen est aussi connu pour ses porteurs de soufre que Nicolas Hulot a filmé dans son émission Ushuaïa. Alors que nous quittons le flanc des cratères à travers la rain forest, nous croisons les porteurs qui redescendent avec des blocs de souffre beaucoup plus lourds qu’eux (ils portent plus de 80 kg dans de simples paniers en bambous), un travail de titan, de bagnard… !
Jour J+8 - Ubud :
La première partie de mon séjour en Indonésie se termine donc avec le volcan Ljen. La deuxième partie se veut plus reposante et me permettra de profiter enfin de la mer, de visiter des temples, d'assister à des spectacles nocturnes. Direction donc maintenant Bali, l'île des Dieux.
Depuis Ljen, une navette nous emmène jusqu'à Ketapang, ville embarcadère. Le ferry prend ensuite le relai jusqu'à Gilimanuk sur l'île de Bali puis c'est au tour du bus local jusqu'à Denpensar, chef lieu de l'île. Enfin, un taxi nous dépose devant notre B&B à Ubud, point d’attache principal sur Bali.
Les premières impressions que j'ai en me baladant à Ubud est le nombre de touristes. la ville est très très touristique, peut-être trop. Les trottoirs accueillent des bâtons d'encens à intervalles réguliers et rendent ma traversée encore plus agréable.
Des bons plans ?
J’avais fait mon petit programme avant de partir et réservé quelques hôtels. Mais je dois dire que la beauté de certains endroits m’a poussé à modifier mes plans, à rester plus longtemps dans certaines villes, moins à d’autres. Il n’est pas difficile de trouver des endroits pour dormir pour le soir même, vive la liberté !
Pour assister au lever du soleil à Borobudur il faut passer par l’hôtel Manohara. L’entrée coute 380 000 IDR (24 euros environ) par personne, ceci inclus une boisson et une petite pâtisserie. Si vous dormez au Manohara le prix sera de seulement 230 000 IDR (15 euros) ce qui peut valoir le coup, mieux vaut loger dans le coin pour éviter le réveil trop matinal … il faut y être au plus tard à 4h30 de matin ! L’entrée en journée coute 190 000 IDR (12 euros).
Une autre option pour le lever du soleil vers Borobudur : rejoindre le point de vue de Suroloyo sur les collines de Menoreh puis descendre vers le temple.
Autour de Borobudur, vous pouvez louer une carriole pour découvrir la campagne puis aller boire un verre à l’hôtel Amanjiwo (les chambres étant totalement hors budget) dans un cadre magnifique avec Borobudur au loin.
En ce qui concerne la visite du Mont Bromo, j'ai logé au Bromo Café Lava, pratique car en bord de
cratère mais chambres très routardes. Pour plus de confort, on trouve le Java Banana un peu plus loin où vous pouvez également déjeuner.
L'accès au Bromo se fait soit par la route typique depuis Probolinggo vers Cemero Lawang, soit par la route moins touristique passant par Ngadas en 4x4 depuis Malang pour également rejoindre
Cemoro Lawang. L'autre alternative est de partir de Pasuruan et séjourner à Tosari.
Pour la visite de Bali, préférez Ubud, qui reste assez centrale et louez les services d’un taxi pour la journée ou sur plusieurs jours pour visiter l’île, ça n’est vraiment pas cher, entre 400 000 IDR (25 €) en scooter et 800 000 IDR (50 €) la journée en voiture.
Niveau de vie :
Le niveau de vie est faible, comptez une quinzaine d’euros par nuit pour dormir, un peu plus si c’est un hôtel de standing.
Sécurité :
Rien à signaler de coté là, je ne me suis jamais senti en insécurité.
Conclusion :
L’Indonésie est un pays fabuleux, à faire… et moi qui pensais qu’il ressemblerait à la Thaïlande, pas du tout ! C’est un pays qui bouge tout le temps, les volcans en activité au lever du soleil sont à couper le souffle. La rencontre avec les locaux, le snorkeling à quelques mètres seulement de la plage pour côtoyer des poissons multicolores, la plongée avec des tortues sur l’île de Gili Trawangan, les treks dans des lieux où la nature est maîtresse, la visite des temples comme celui de Borobudur à Java ou bien encore le Pura Tanah Loth, le Pura Tirta Empul et le Pura Ulun Danu Batur à Bali ont participé à rendre ces moments inoubliables.
* Mise à jour du 10 juillet 2015 :
L’Indonésie a supprimé par décret présidentiel le 9 juin 2015 le VISA d’entrée pour les touristes français. Le SETO rappelle les conditions à respecter pour bénéficier de cette mesure.
Dans tous les autres cas, le visa à l’arrivée reste obligatoire pour les touristes.
Je voudrais remercier toutes les personnes rencontrées là-bas, en particulier Suyoung... Terima kasih banyak !